lundi 23 janvier 2012

Le fondateur d’une start-up: valeur ou poids mort ?

Au début, le ou les fondateurs constituent 100% de la valeur totale de l’entreprise : ils apportent les idées, la vision, le marché, la technologie, les produits et les ressources financières.
Au fil du temps, d’autres acteurs apportent de la valeur à l’entreprise, et viennent non pas déposséder, mais contribuer à la valeur totale : les salariés apportent leur propre vision, leur savoir-faire, leur expérience, et réalisent les produits, les commerciaux développent le chiffre d’affaires, et les financiers les ressources nécessaires.
Si bien que la contribution en valeur totale du fondateur en ratio est mécaniquement de plus en plus faible, même si en volume elle peut encore augmenter, celle des autres contributeurs va (ou doit?) aller plus vite. Au-delà de ce constat, cette évolution de la valeur du fondateur est plus ou moins préférable selon les scénarios ci-après.

Scénario Coquille d’œuf : le fondateur reste, l’entreprise s’asphyxie

Dès lors que les processus de création de valeur sont identifiés et distribués au sein de l’organisation, le rôle du fondateur s’épuise, mais pas sa rente. En voulant garder le contrôle, non seulement il prive l’entreprise des capitaux nécessaires, refuse des projets de développement trop ambitieux pour son porte-monnaie, et privilégie son retour sur investissement. Les cadres frustrés quittent peu à peu le navire, et entraînent avec eux les processus de création de valeur. Ces processus sont alors à recréer, mais cette fois sans l’énergie créative du démarrage. Situation potentiellement létale.

Scénario ADN : le fondateur part, l’entreprise grandit

Si le fondateur est un « généticien » et qu’il trouve son graal dans les phases exploratoires, il fera tout pour transférer sa valeur totale aux autres en s’assurant que la génétique de l’organisation saura s’exprimer. D’ailleurs pour donner les meilleures garanties de succès d’une ouverture de son capital, il doit démontrer que son entreprise sera robuste, qu’elle saura inventer, recruter, produire, vendre, et être rentable par elle-même, sans son intervention. Le fondateur pourra alors consacrer sa valeur à une autre aventure.

Scénario Clé de voute : le fondateur part, l’entreprise s’écroule

Si le fondateur est un « artiste », et que la contribution de sa valeur représente un socle irremplaçable, même si elle diminue, reste un socle irremplaçable, l’évolution de l’entreprise restera suspendue à cette épée de Damoclès : accident de la vie, perte de vision, frustration des équipes.
Scénario Racines : le fondateur reste, l’entreprise explose
Le fondateur ayant réussi à transférer sa valeur totale à l’entreprise, finit par l’incarner complètement et sa seule présence suffit à alimenter l’entreprise en capitaux, en chiffre d’affaires et en talents. C’est le fondateur devient une marque de l’entreprise, à gérer comme un actif incorporel.

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